Si je n’avais qu’un seul conseil à vous donner…
Ce serait celui-ci : racontez des histoires !
Ne perdez jamais de vue que vos mémoires, votre autobiographie ou le témoignage que vous êtes en train de rédiger ne sera jamais autre chose… qu’une histoire. Ne l’oubliez pas. Gardez-le bien en tête.
Sinon, vous risquez de décevoir vos lecteurs…
Le jour où j’ai regretté d’avoir lu un très bon livre
Quand j’habitais encore à Paris, j’allais régulièrement m’immerger dans les librairies, notamment à La Procure que j’appréciais beaucoup.
Ce jour-là, après avoir passé trois bons quarts d’heures dans les rayons, je décide d’acheter un très gros livre sur une figure spirituelle qui m’attire beaucoup à l’époque.
La critique que j’ai lue est bonne. Le livre est épais et écrit par un grand spécialiste. Et la quatrième de couverture est fort prometteuse. J’achète. Exceptionnellement, je décide de fermer les yeux sur le prix : 32 €. Ce n’est pas tous les jours qu’on s’achète un ouvrage de référence !
De retour chez moi, comme à mon habitude, je saute la préface et l’avant-propos*, pour entrer dans le vif du sujet. Je lis. Chapitre 1. Chapitre 2. Chapitre 3… Le livre ressemble à une enquête de police. L’auteur donne un nombre de détails impressionnant. C’est une succession ininterrompue de faits précis et vérifiés sur la vie de cette figure spirituelle. Gros travail, c’est sûr. Et puis, ça sent la rigueur de l’universitaire. Le souci d’être au plus près de la réalité, s’effaçant totalement pour faire disparaître la moindre once de subjectivité. Remarquable de ce point de vue.
Mais voilà… arrivé à la fin du chapitre 4, cette curiosité, cette soif intérieure qui m’a conduit à acheter ce livre n’est toujours pas rassasiée. La promesse d’un “grand livre” n’est pas tenue. La magie de la rencontre n’a pas eu lieu. Aussi, brillant soit-il, ce livre est d’un ennui… Il n’a aucun souffle et ne transmet aucune émotion. Une nature morte. Je suis déçu. J’arrête le livre en cours de route, consterné d’avoir perdu 28€…
Mais que s’est-il passé ?
Le livre ne racontait pas d’histoire !!! Tout simplement.
Je n’avais pas besoin de tant de détails. Ni même d’exactitude. Je voulais juste recevoir quelque chose de cette figure spirituelle en passant un moment de qualité avec elle.
Lorsqu’on ouvre un livre, c’est pour être emporté ! Pour être pris dans une histoire.
Une histoire qui véhicule des émotions et du sens. Une histoire qu’on pourra raconter, partager et emporter avec soi.
Une histoire qui nous aura fait goûter, le temps d’un livre à une autre vie. Et aura élargi, parfois, les horizons de notre propre existence.
Quand vous écrivez vos mémoires, votre autobiographie ou le récit d’une expérience vécue, ne l’oubliez jamais : Racontez Des Histoires.
C’est la seule véritable façon d’avoir un partage en profondeur avec vos lecteurs.
Honorez ce lecteur qui a décidé de prendre de son temps pour lire votre livre et qui vous fait confiance. Faites-lui vivre une expérience unique.
Sylvain Sismondi
* Je sais ce n’est pas pas bien ! Mais je préfère y revenir éventuellement à la fin, après m’être fait mon propre avis.